Enfants et écrans

Accompagnons les enfants dans l'utilisation des écrans

Télévision, ordinateurs, consoles de jeux, tablettes ou smartphones ont envahi nos vies. La prévention contre les risques d’un usage inadapté des écrans par les enfants répond à des enjeux de santé publique comme aux attentes d’accompagnement de nombreux parents et éducateurs.

État des lieux

Avant d’avoir l’âge d’entrer à l’école, un enfant passerait un tiers de son temps d’éveil devant un écran. De nombreux professionnels de l’enfance, des psychologues, des orthophonistes, des pédiatres, des puéricultrices, mais aussi des enseignants, des éducateurs, des médecins scolaires s’alarment en constatant, chez les enfants exposés à la télévision, au smartphone ou encore à la tablette des troubles du comportement et de l’apprentissage tels une intolérance à la frustration et un rejet des limites, mais aussi un retard de langage.

En 1970, la télévision surgissait en moyenne à l’âge de 4 ans dans la vie de l’enfant. Aujourd’hui, c’est dès 4 mois

Selon Médiamétrie, chaque foyer en France compte en moyenne 5,5 écrans. Il est plus que nécessaire de prendre des précautions pour protéger particulièrement les jeunes qui sont plus à risque. A quel âge un enfant peut-il jouer avec le smartphone de ses parents ? Faut-il poser des limites à l’usage des écrans ? Lesquelles ? Les écrans désormais utilisés comme supports pédagogiques à l’école, ont-ils une réelle valeur éducative et récréative ?

Chez les adolescents, une période clé pour le développement du cerveau. Les médecins s'inquiètent de l’utilisation massive des réseaux sociaux et de l'addiction aux jeux vidéo, une maladie reconnue par l'Organisation mondiale de la santé depuis 2018, en raison de la stimulation de notre circuit de récompense par les applications qui peuvent rendre les utilisateurs dépendants et générer chez eux des troubles du comportement (impulsivité, difficultés de concentration).

Il faut en moyenne vingt ans de recherche scientifique pour démontrer l’effet d’un nouveau facteur sur le corps humain ; or, les tablettes sont apparues en 2009 avec Archos puis début 2010 avec l'iPad. Et l'usage chez les enfants n'a pas attendu.

En Suède, une grande étude menée sur les habitudes numériques de 115 familles prouve que le développement cognitif est mis à mal. Plus les écrans sont présents, plus les enfants tardent à parler.

« Une exposition trop importante aux écrans entraîne une perturbation du sommeil, de l’attention, des difficultés d’apprentissage », signale Rachel Barr, psychologue à Washington.

Première étude chiffrée en France

Dans le cadre de la première étude nationale d’envergure, l’étude Elfe, portée par l’Ined (Institut national d’études démographiques) et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) montre que les temps d’écran chez les petits excèdent les recommandations sanitaires. En effet le temps d’écran quotidien serait en moyenne de 56 minutes à 2 ans, 1h20 à 3 ans et demi et 1h34 à 5 ans et demi. Soit des durées largement supérieures aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter le temps à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans.

Les impacts négatifs des écrans

La pratique excessive des écrans peut avoir de lourdes conséquences sur la santé, le bien-être et l'équilibre de nos enfants : sur le développement du cerveau et l'apprentissage de compétences fondamentales. Les enfants surexposés aux écrans ont plus de risques de souffrir d'un retard de langage que les autres à cause du manque d’attention et de concentration.

Enfin, le fait de regarder un écran est une activité passive, cela réduit le temps que les enfants passent à faire appel à leur imagination ou à chercher l'intéraction avec d'autres personnes.

Pour en savoir plus sur les mauvais côtés des écrans (surpoids, manque de sommeil, trouble de la vue...) consultez le site pausetonecran.com.

Une méthode simple et facile à appliquer pour les parents

La méthode des « 4 temps sans écrans = 4 pas pour mieux avancer » imaginée par la psychologue Sabine Duflo et mise en communication par la délégation à la communication de l’EPS Ville-Evrard.

« En interrogeant ces enfants sur leur emploi du temps quotidien, du lever au coucher, je me suis rendue compte que, quels que soient leur parcours ou leur situation sociale, tous faisaient une consommation excessive d’écrans. Ainsi, certains enfants âgés de 2 à 5 ans avaient, depuis leur naissance, passé plus de temps face un écran qu’avec un être humain ! Cela présente deux dangers : un risque d’addiction et du temps volé à des apprentissages fondamentaux : un langage de communication, un rapport adapté aux objets, une sociabilité harmonieuse » analyse Sabine Duflo.

☕️ LE MATIN

Les écrans (TV, jeux vidéos) sont des capteurs d’attention. Or l’attention est essentielle pour les apprentissages scolaires.

L’enfant qui regarde les écrans le matin se fatigue avant d’arriver en classe. Un enfant fatigué ne parvient plus à se concentrer aussi bien !
Il ne mobilise plus son attention volontaire, nécessaire pour le travail scolaire. Cela peut avoir un impact sur ses résultats.

Évitez dans la mesure du possible l’accès aux écrans avant d’aller à l’école.

🍽 PENDANT LES REPAS

Le temps du repas est un temps d’échanges important avec les membres de la famille (raconter sa journée, ses petits bonheurs et ses petits malheurs...) Plus un enfant parle, plus il aura de vocabulaire et plus son langage sera riche. Privilégiez des temps d’échanges avec vos enfants.
Certains programmes, comme le journal télévisé, montrent des images qui peuvent entrainer des changements dans le comportement de l’enfant et rendre difficile la gestion de ses émotions (même s’il est trop jeune pour comprendre ce qu’il voit). Lui expliquer ne suffit pas.
Soyons attentifs aux contenus et aux images présentés aux plus jeunes.

🛌 DANS LA CHAMBRE

La présence d’un écran dans la chambre de l’enfant n’est pas indispensable.
Dans sa chambre, l’enfant joue, lit, dessine, rêvasse, parle... Sans écrans, il pratique des activités nécessaires au bon développement de sa pensée, de son attention et de sa vie en société. Préférez l’accès aux écrans dans une pièce de vie commune en étant vigilant au temps consacré à ces supports.

😴 AVANT DE SE COUCHER

Le sommeil qui se forme avec les dernières images vues sera de moins bonne qualité car l’image animée, même adaptée, n’est pas une activité calmante pour le cerveau de l’enfant.
Elle est trop stimulante émotionnellement. L’écran diffuse une lumière bleue (LED) qui empêche l’enfant de s’endormir naturellement.
Préférez des activités sans écrans juste avant de se coucher.

Avant les écrans, on mettait les enfants devant la fenêtre. Aujourd’hui, on les met devant les écrans.

Serge Tisseron

Il est recommandé par Santé publique France (SPF) de ne pas utiliser d’écran avant l’âge de 2 ans, et de limiter leur usage à une heure par jour jusqu'à 5 ans. Les bonnes pratiques résident dans le contrôle parental et le choix des activités.

Les effets positifs de l’évolution numérique

L’évolution numérique a des effets positifs considérables en améliorant l’acquisition des connaissances et des savoir-faire, mais aussi en contribuant à la formation de la pensée et à l’insertion sociale des enfants et des adolescents.

« L’enfant et les écrans », rapport de l'Académie des Sciences, 2013

En l'espace d'une génération, Internet fait partie de notre quotidien et les écrans : télévision, ordinateur, smartphone, tablette, liseuse ont envahi toutes les pièces de la maison et les chambres de nos enfants n'y coupent pas. Ils rassemblent toutes les stimuli nécessaires pour plaire aux enfants : images, sons et lumière. Les bandes dessinées ou les émissions adaptées à l'âge des enfants favorisent le développement social, cognitif, émotionnel et permettent de se retrouver autour d'un divertissement. Les tablettes sont un formidable outil de découverte et d’apprentissage pour les enfants. Les smartphones offrent une multitude d'activités pour partager et éveiller nos enfants (ex : prendre des photos ou les regarder ensemble, applications de VOD, jeux, etc.).

Selon les dernières avancées scientifiques, nourri de témoignages de spécialistes en neurosciences et addictologie, de médecins psychiatres comme le Français Serge Tisseron, les jeux vidéos permettraient d’améliorer les capacités cognitives. Les risques pour la santé restent limités et peuvent facilement être évités à condition de ne pas passer un temps trop long devant les écrans, ne pas négliger le confort visuel et la fatigue et de ne pas abuser pas des jeux violents.

Ressources

pour trouver un équilibre dans un monde d’écrans

Pour mieux accompagner les parents dans l’éducation numérique de leurs enfants voici des sites ainsi que les conseils de prévention contre l'addiction aux écrans des jeunes et adolescents 4 pas pour mieux avancer en vidéo :

Plus d'information
Vous pouvez lire les conseils de l'Arcom pour les enfants et les écrans ou consulter le site Pause ton écran qui regroupe toutes les informations connues à ce jour ainsi que de précieux conseils.

Les conseils de prévention contre l'addiction aux écrans des jeunes et adolescents
  • App-enfant.fr : teste et décrypte les applications mobiles et tablettes pour les enfants.
  • Jenseigne.fr : les meilleures ressources pédagogiques de la maternelle au lycée ainsi que pour les parents.

Pour apprendre à nous servir des écrans, et apprendre à nous en passer le psychiatre Serge Tisseron énonce les bonnes pratiques à adopter concernant l’usage des écrans pour les enfants. A chaque âge correspond une approche des écrans spécifique adaptée au mode de vie de l’enfant (entrée en maternelle, au CP ou encore au collège). Découvez les balises 3-6-9-12.

Modifié le : 11 avril 2024 à 22:32

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